Nevers côté Loire

Capitale provinciale d’une France centrale, Nevers apparaît délaissée : ce n’est nulle part vraiment. Mais sur la route des vacances, à mi-chemin de la RN 7 entre Paris et Lyon, l’étape est fascinante par sa lumière et sa sérénité.

Nevers mon amour

Nevers s’est bâti une renommée auprès des cinéphiles en 1959 grâce au film « Hiroshima mon amour », dont elle est le centre maléfique. Marguerite Duras y évoque un provincialisme enraciné qui cèle ses égarements sous le salpêtre de caves humides et Alain Resnais filme en nyctalope averti des façades austères, des toitures aiguës, des granges en ruine, des chemins sauvages, des peupliers charmants du bord de Loire. En effet, Nevers, c’est tout cela à la fois, distribué dans une vicinalité qui ne se soucie guère d’harmonie : Nevers est sans façon.

Nevers côté vins

La gastronomie y est roborative et peu onéreuse, comme dans la tradition bourguignonne, mais là c’est le vin de Loire qui coule à flots : Sancerre et Pouilly sont tout proches.
Le coup de cœur de l’été est le restaurant « Côté Loire ». Ah… cette terrasse immense qui surplombe les marais tranquilles de la Loire ! Ah… ce panorama bleu et blond dans le silence et la douceur du soir ! La cuisine est créative et compétente : samossa de rouget à la figue, lieu caramélisé sur wok de légumes et jus d’agrumes, fraisier revisité en mascarpone, basilic et citron vert, etc…

Nevers pour toujours

Et le plus étonnant, dans ce décor de bout du monde, est la carte des vins, notamment servis au verre, où les « Loire » (Sancerre, Menetou Salon, Pouilly fumé) côtoient de beaux Bourgogne, Bordeaux et Châteauneuf… La meilleure idée est de revenir au bar après le dîner pour compléter la dégustation en méditant sur la dernière réplique du scénario de Marguerite Duras : « On est là seulement encore. Et on en restera là pour toujours. Ton nom à toi est Nevers. Nevers en France »


Restaurant « Côté Loire »

Hotel Mercure Nevers Pont de Loire
quai de Médine
58000 NEVERS

Un commentaire to “Nevers côté Loire”

  1. cjp dit :

    J’espère bien que cet article et ses intertitres accrocheurs (« Nevers mon amour, Nevers côté vin, Nevers pour toujours ») qui prouvent que « vin  » rime avec « toujours » vont faire grimper la cote anémiée de l’immobilier à Nevers.
    Investisseurs à vos portefeuilles !

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