Vacances en Ecosse, déplacement professionel, vous avez un week-end devant vous ou seulement une soirée : pas une minute à perdre, il faut partir chasser le Haggis. Cet animal de légende vous donnera certainement du fil à retordre mais le jeu en vaut la chandelle !
Après la sauvagerie de la chasse, vous trouverez grand réconfort dans la délicatesse du plat, mijoté depuis la nuit des temps pour ravir vos papilles. Pour les curieux, plus d’info ici et là. A noter également que la chasse et la préparation de ce gibier de choix semblent ne pas se pratiquer seulement en Ecosse puisqu’on trouve quelques variantes au Mali et en Afrique du Nord.
Comme lors de toute activité sportive, il est important de rester hydraté pendant la chasse au Haggis. A cet effet, on sera bien inspiré de se munir d’une (ou plusieurs) bouteille(s) de Caol Ila. Ce merveilleux whisky saura vous redonner courage dans votre quête de la Bête et préparer idéalement votre palais au festin du soir où ses représentants les plus agés vous accompagneront avec beaucoup d’élégance.
Pour une efficacité maximale, on pourrait même envisager de chasser sur place…
Archives de la catégorie ‘Spiritueux’
Chasser le Haggis
dimanche 22 janvier 2012Secrets d’un éternel été
vendredi 18 novembre 2011Le Campari a été créé à Milan en 1860 : c’est une macération alcoolique d’herbes aromatiques, d’épices et d’écorces d’orange selon une recette secrète. Depuis lors, cette boisson est restée constamment à la mode bien au-delà des frontières italiennes. Elle est devenue la boisson-culte de l’ère durassique car le livre dans lequel on boit la plus grande quantité de Bitter Campari est sans doute « Les petits chevaux de Tarquinia » de Marguerite Duras.
Les personnages, étouffant et suant l’ennui des années cinquante dans ce petit port italien par trop authentique, n’ont pour objectif de leurs journées de vacances que de s’attabler devant des verres de Campari renouvelés ad libitum. L’addiction se cristallise vite chez le lecteur aussi et resurgit chaque été dans une sensualité sublime : des parfums de garrigues brûlées se dégagent de l’amertume sirupeuse de la liqueur rouge, des images caniculaires se fondent dans le carmin d’une Italie mythique de vacances alanguies de touffeur, de bals de village aux rengaines faciles, d’après-midi moites d’adultère dans l’enclos des chambres obscures…
D’un usage courant, le Campari se boit pur, sur glace ou allongé d’eau gazeuse. Il est à la base de nombreux cocktails classiques, tous agréables, colorés, festifs et à la portée gustative de tous convives. Ils sont faciles et rapides à réaliser, directement dans un tumbler garni de glaçons.
– Campari Soda : verser sur la glace 4cl de Campari, 2 gouttes d’Angostura, une tranche de citron et remplir d’eau de Seltz.
– Campari orange : verser sur la glace 4cl de Campari, 8 cl de jus d’orange, une rondelle d’orange.
– Americano : inventé par Gaspare Campari en personne, dès 1861, et nommé « Milan-Turin », ce cocktail plut tellement aux américains de passage (notamment Hemingway) qu’on l’adapta à leur goût et qu’on le renomma en 1917 « Americano » :
Versez sur la glace 4cl de Campari, 2 cl de vermouth rouge, une tranche de citron et de l’eau de Seltz.
–Negroni : En 1919, le Comte Negroni, un peu las des Americano florentins plutôt légers, fit remplacer l’eau de Seltz par du gin. Idée fameuse qui n’attendit que la fin de la prohibition pour déferler sur l’Amérique. Mais attention : on entre alors dans la catégorie des « short drinks » et la dégustation devient moins anodine.
Versez sur la glace Campari, vermouth rouge et gin à proportions égales. Décorez d’une rondelle de citron.
Citons enfin pour le raffinement, une trouvaille récente, à essayer absolument au Bar du Shangri-la à Paris :
–Campari s’éveille : Campari, gin, pamplemousse, champagne…
Entre « dry » et « dirty »
vendredi 12 août 2011
Figurant en bonne place dans les littératures alcoolisées, le Dry Martini est un short drink légendaire d’une élégante simplicité. Toutefois le vermouth italien de Martini et Rossi intervient très peu, voire pas du tout, dans la composition de ce cocktail. Voici la recette de base, très facile à réaliser :
Dans un grand verre à mélange rempli aux deux tiers de glace, versez 5 cl de gin (Tanqueray ou Bombay Sapphire), un trait de Noilly Prat, mélangez rapidement à la cuiller à cocktail en agitant de haut en bas, passez dans un verre à Martini (verre conique à pied de contenance 10 cl), plongez une olive verte dénoyautée et pressez un zeste de citron au dessus du verre.
Trop classique pour rester pure, cette recette subit de nombreux gauchissements : on substitue au Noilly Prat du vermouth Martini « extra dry », ou encore on remplace le gin par de la vodka. On peut aussi préférer mélanger le cocktail au shaker…
Certaines variantes visent à casser l’aridité de ce cocktail plutôt « solide ». Parmi celles-ci, je conseille le Dirty Martini : ajoutez à la préparation une cuillerée à café de saumure d’olives vertes et placez deux olives dans le fond du verre. Voici alors un Martini délicat. Le goût d’olive prononcé en fait un cocktail original exempt de sucre et l’insignifiante turbidité du mélange lui donne son nom de « dirty » .
On peut demander le Dirty Martini dans les bars où l’on travaille avec authenticité : bars à cocktails des capitales, bars des palaces. Voici deux adresses, testées avec succès :
– Bar Le Relais, hôtel Negresco, 37 Promenade des Anglais, NICE
– Dukes Bar, Saint James’s Place, LONDON
Le Dukes est un incontournable dans le domaine des Martini : la théâtralité du service s’assoit sur une réputation ancienne. Le barman propose même des formules de cours particuliers pour apprendre à préparer soi-même son Martini, apprendre à ne plus savoir s’en passer…
Itinéraire spiritueux
lundi 6 juin 2011« Quand les mesures itinéraires marquant les distances d’un lieu à un autre se calculent non en kilomètres mais en litres, la vie devient un plaisant voyage »
Un itinéraire à suivre par qui aime le « bien manger », le « bien boire » et le « bien parler »…
Gérard Oberlé nous guide de province en continent sur les chemins de sa vie: promenade littéraire et culturelle dans un monde flamboyant dont les bornes d’étapes sont des banquets, des recettes, des réceptions, des cocktails, des grands vins… Les rencontres sont inattendues, les lieux insolites, les situations cocasses, les breuvages parfois indigènes. La géographie et la chronologie sont perverties par leur symbiose avec les alcools mais nous ne sommes pas perdus dans ce labyrinthe aux figures célèbres dont le fil d’Ariane est le vin, ce vin divin avec lequel l’écri-vin cultive une relation plus que fusionnelle.