Billets taggés ‘Nice’

Nice sous les glaces

dimanche 7 juillet 2013

La dernière saison d’hiver à Nice fut pluvieuse, voire neigeuse, et le printemps fut menteur… mais dès l’arrivée des premiers soleils les glaces déferlent sur la ville.

Parce que Nice, c’est un peu l’Italie, et l’Italie c’est le « gelato ». Par une évidence syllogistique, il fallait donc que dans le très niçois « Vieux Nice » soit bâti un temple de la crème glacée. Atteinte en plein coeur, c’est-à-dire place Rossetti, c’est-à-dire encore devant la Cathédrale Sainte Réparate, la ville s’enorgueillit de son maître glacier Fenocchio. Il faut dire qu’avec 100 parfums créatifs et authentiques, une qualité de produit remarquable, l’efficacité et la gentillesse du service, le chaland est vite appâté et aussitôt satisfait.

Impossible d’énumérer les parfums : il y a les fleurs, les fruits, les épices, les légumes, les produits composites comme la glace à la tourte aux blettes (ça c’est encore une autre histoire, très niçoise…). Pour consommer, rien de plus simple : faites préparer votre composition de 1 à 15 boules (plus si vous pouvez !) dans un cornet ou petit pot et consommez en flânant dans les ruelles obombrées ou prenez place aux tables disposées sur la place Rossetti (ambiance garantie !).

Voulez-vous connaître mon secret ? Chut ! Il existe un second point de distribution dans le Vieux Nice, juste en face de Sainte Rita (craignait-on de faire des jalouses ?). Là, la foule est moins compacte et aussitôt l’achat réalisé, traversez prestement le cours Saleya et trouvez vous un reposoir au bord de la promenade des Anglais, à 10mètres au-dessus de la plage, face à la mer : restez là à déguster votre glace au coquelicot jusqu’au rougeoiement du soleil sur les collines.

On est heureux Nationale 202

lundi 1 avril 2013


La route la plus en vogue pour rejoindre la Côte d’Azur depuis Grenoble est la mythique RN 85, dite route Napoléon. J’en connais une variante tout aussi charmante.

A partir de Grenoble, la RN 75 s’enfonce vers le Trièves en lents panoramiques rotatoires pour l’ascension du col de la Croix Haute. Là, une première halte s’impose pour déguster sur la terrasse de l’auberge du col un revigorant thé Ahmad.

Vue sur les montagnes de Giono

Altitude 1180m, prairies d’alpages et sommets de sapins : c’est la croisée des chemins de Giono. Requiem de silence autour d’une tasse de thé : les « Ames fortes » ont construit le chemin de fer qui longe à présent la route. Elles reposent à Chatillon en Diois, juste à l’avers de cette montagne, après le col de la Grimone qu’on franchissait l’hiver en poussant dans les neiges la diligence de Lus avec son patachon muet…

Notre descente vers Nice se poursuit tranquillement le long de la verdoyante vallée du Buëch, avec ses berges de gros galets où paresser un moment au soleil, et ainsi jusqu’à la Durance… L’itinéraire couvre à partir de Laragne une étape de la route des fruits et des vins jusqu’à Sisteron, porte de Provence, point de ralliement historique et hautement gastronomique ( l’agneau de Sisteron, les pieds et paquets… )

Après un copieux repas, direction Digne les Bains : déambulation dans la vieille ville, achats pour un goûter de fougasse et de nougat à prendre dès les premières hauteurs de la route au-delà de la ville, en pique-nique extatique sur la vastitude du paysage.

Autour de Digne


Doublement repu, il est temps de s’attaquer à la Nationale 202, partie la plus insolite et la plus sauvage de l’itinéraire. Elle s’embranche à Barrême sur la route Napoléon : Nice n’est plus qu’à 122 km mais il faudra (sans les arrêts) près de trois heures… Et il faudra aussi s’arrêter car les villages traversés ont chacun leur histoire, leur pittoresque et leur gastronomie: Saint André des Alpes, Vergons, Annot, Entrevaux, Touët sur Var…

Entrevaux : la citadelle

La route poussiéreuse serpente, coupe et recoupe la voie métrique du train des Pignes qui brinqueballe à 60 km/h, elle se rétrécit, se tord, se perd dans les prairies, traverse les forêts, longe les lacs, franchit les cluses sur des ponts pour ânes, s’engage dans des défilés vertigineux, avant de retrouver la lumière de la vallée du Var et la descente rectiligne vers la mer. Le terme historique de la Nationale 202 se fait à la jonction de la RN 7, juste devant l’aéroport de Nice, à l’ouverture de la promenade des Anglais…

La route des Alpes de Grenoble à Nice


Et aussi pour finir : un lien musical qui donnera un peu de bonne humeur aux nostalgiques des belles routes nationales.

L’heure milanaise

samedi 26 novembre 2011

Le buffet milanais

L’hôtel Boscolo Exedra à Nice s’impose comme une figure d’exception dans la ronde des palaces historiques de la ville. Situé sur le très beau Boulevard Victor Hugo, en plein « carré d’or », à l’abri des tumultes et des éclats mondains du bord de mer, ce palace de la Belle Epoque visait d’emblée une clientèle raffinée et cultivée en recherche de calme et d’authenticité. Emporté par le déclin de Nice, ce bel établissement a retrouvé depuis peu son brio d’autrefois grâce au pari audacieux d’une rénovation ultra contemporaine. Jouant sur la blancheur d’une façade Belle Epoque typique et entièrement conservée, les architectes italiens ont bâti un décor somptueux en faisant déferler le blanc à l’intérieur de l’hôtel. Le hall, la salle de billard, les ascenseurs, les toilettes : tout baigne dans une lactescence futuriste et minérale ponctuée de rondeurs lascives et végétales.

En hiver vers 18 heures, lorsque Nice se fait humide et noire, le mieux est de plonger dans ce mirage immaculé et de se laisser porter vers le bar Genesi. On retient son souffle devant le décor insolite créé par le designer milanais Massimo Iosa Ghini, tout de bois et de blanc : une quintessence des arts décoratifs  qu’on qualifierait volontiers de « néo Art Nouveau ».

La formule de l’apéritif milanais est simple et sans façon, à prix unique. Le buffet est dressé à même le comptoir : vous choisissez votre boisson sur la carte (cocktail, alcool, vin, champagne) et vous garnissez à votre guise votre assiette au buffet d’antipasti, tout imprégné de couleurs et de saveurs italiennes : insalata di mare, saumon fumé, salade de fenouil, de haricots, de fusilli, charcuteries, fromages, crevettes en beignet…

Le hall de l'Exedra

Hotel Boscolo Exedra,

12 avenue Victor Hugo

06000 NICE

Bar le Genesi.

Formule « afterwork »

tous les jours de 18h à 20h

Entre « dry » et « dirty »

vendredi 12 août 2011

Dirty Martini

Figurant en bonne place dans les littératures alcoolisées, le Dry Martini est un short drink légendaire d’une élégante simplicité. Toutefois le vermouth italien de Martini et Rossi intervient très peu, voire pas du tout, dans la composition de ce cocktail. Voici la recette de base, très facile à réaliser :

Dans un grand verre à mélange rempli aux deux tiers de glace, versez 5 cl de gin (Tanqueray ou Bombay Sapphire), un trait de Noilly Prat, mélangez rapidement à la cuiller à cocktail en agitant de haut en bas, passez dans un verre à Martini (verre conique à pied de contenance 10 cl), plongez une olive verte dénoyautée et pressez un zeste de citron au dessus du verre.

Trop classique pour rester pure, cette recette subit de nombreux gauchissements : on substitue au Noilly Prat du vermouth Martini « extra dry », ou encore on remplace le gin par de la vodka. On peut aussi préférer mélanger le cocktail au shaker…

Certaines variantes visent à casser l’aridité de ce cocktail plutôt « solide ». Parmi celles-ci, je conseille le Dirty Martini : ajoutez à la préparation une cuillerée à café de saumure d’olives vertes et placez deux olives dans le fond du verre. Voici alors un Martini délicat. Le goût d’olive prononcé en fait un cocktail original exempt de sucre et l’insignifiante turbidité du mélange lui donne son nom de « dirty » .

On peut demander le Dirty Martini dans les bars où l’on travaille avec authenticité : bars à cocktails des capitales, bars des palaces. Voici deux adresses, testées avec succès :

Bar Le Relais, hôtel Negresco, 37 Promenade des Anglais, NICE

Dukes Bar, Saint James’s Place, LONDON

Le Dukes est un incontournable dans le domaine des Martini : la théâtralité du service s’assoit sur une réputation ancienne. Le barman propose même des formules de cours particuliers pour apprendre à préparer soi-même son Martini, apprendre à ne plus savoir s’en passer…

Un soir d’été en Méditerranée

mardi 14 juin 2011

Le Palais de la Méditerranée

Bâti en un temps qui n’était plus celui de « La Belle Epoque », en des années qui n’étaient déjà plus très folles, le palais de la Méditerranée, grandiose par le faste art déco de son intérieur et de son architecture, fut pour une durée comptée le lieu ultime de la fête à Nice. Parangon de la splendeur perdue de la ville, il ne reste de ce palais de rêve que sa façade monumentale évidée, rescapée in extremis de la démolition hâtive.

Et pourtant… En deçà de cette façade, on a redonné vie depuis peu à un luxe qui ne laisse pas indifférent : le casino a retrouvé sous les arcades sa place et sa frénésie d’antan, l’hôtel de 4 étoiles ranime une splendeur nostalgique par ses portes à tambour, le volume de ses halls de marbre, ses couloirs de palace… Les ascenseurs s’envolent en musique au 3ème étage où un vaste espace extérieur suspendu derrière les béances rectangulaires de la façade supporte une grande piscine et ses margelles, des fauteuils éparpillés, un piano noir… et tout au bout, contre les piliers, quelques belles tables de restaurant posées en surplomb d’un panorama époustouflant sur la baie des Anges.

C’est à l’une de ces tables dites « du bord » que vous commanderez vos dîners d’été. A l’heure de votre mise en bouche, un soleil hors champ embrase d’orangé le cap de Nice et le cap Ferrat, fait scintiller d’or les flots de la baie que votre champ de vision embrasse dans sa totalité. Au fil de votre repas, vous verrez la mer éclaircir ses nuances céruléennes et la ligne d’horizon se dissoudre en même temps que la lumière s’affaisse. Le dégradé du paysage s’attardera un temps dans un bleu clair d’opaline puis tendra vers le gris argent tandis que vous atermoierez devant le choix des desserts. A la fin du dîner, la nuit sera tombée, les lumières électriques luiront en guirlande sur la courbe de la baie, la mer brasillera sous la lune : ce sera le moment de commander une autre bouteille, de s’attarder sur le panorama de la Promenade des Anglais animée d’un croisement de foule incessant, de scruter l’opacité des plages noires d’où monteront des musiques, des chansons…

La cuisine est inventive, méditerranéenne comme il se doit, raffinée, surprenante, les saveurs délicates et précises sont bien appariées, le service est conventionnel, discret, agréable,  l’esthétique et la classe du lieu  règnent en maître jusque dans les assiettes. La cave est limitée mais efficace. Les prix, proportionnées au décor, restent abordables pour le plaisir d’un soir d’été.

Le dimanche au Negresco

vendredi 14 janvier 2011

La grand salon du Negresco et sa verrière

Luxe et tradition à Nice au Chanteclerc, le restaurant du célèbre Hôtel Negresco. La cuisine créative de Jean-Denis Rieubland étonne et séduit. Le service de grande classe est digne des palaces de la Belle Epoque. Le dimanche à midi, on peut faire confiance au chef et à son sommelier pour le menu « Plaisir » (65 euros, vin et café compris)

Restaurant le Chanteclerc, 37 promenade des Anglais, NICE

Spécialités niçoises

lundi 10 janvier 2011

Les farcis et la socca

Difficile de faire un choix parmi toutes les spécialités de la vitrine : accras, beignets de sardine, de fleurs de courgettes, légumes farcis, pissaladières, tourte aux blettes… et la toute niçoise « socca » (galette à la farine de pois chiche). A emporter ou à déguster dehors, aux tables de bois, à l’ombre des ruelles du Vieux Nice…

René Socca, 2 rue Miralheti,  NICE