Archives de la catégorie ‘Pays’

Le Brunch du Pied

vendredi 28 février 2014

Voila, c’est fait, on est allé bruncher Au Pied de Cochon dimanche dernier !
La matinée avait bien commencée avec la médaille d’or du Canada en hockey masculin.
Elle s’est poursuivie par un magnifique premier contact avec ce haut lieu de la gastronomie montréalaise qu’est Au Pied de Cochon.

Au Pied de Cochon - Brunch 2014

Pas de poutine au foie gras pour le brunch mais plus de vingt plats différents en portions dégustation.
Les assiettes sont présentées aux convives sur de petits chariots façon dim-sum et leur contenu est vanté par des serveurs charmants et efficaces.
Tout est bon (dans le cochon) comme par exemple le jambon cru de la cabane (avec le pain tout chaud de la maison), la tête de porcelet « laquée », la brioche farcie au tripes-tomates-olives, sans oublier le pain doré : une tranche de pain carré garnie de gelée savoureuse, de jambon de la cabane, grillée puis parsemée de copeaux de foie gras et nappée de sirop d’érable.

Le vin au verre est plus qu’honnête et accompagne parfaitement la fête.
Nous sommes repartis comblés, béats et impatients de revenir pour continuer à explorer la carte.

Restaurant Au Pied de Cochon
536 Duluth Est
Montréal, QC
+1 (514) 281-1114

La fiche Wikipédia (en) d’Au Pied de Cochon

Lyon dans les nuages

dimanche 20 octobre 2013

Dans le restaurant panoramique du 32ème étage de « LA » tour lyonnaise brille en permanence un arc-en-ciel de saveurs gastronomiques qui enlumine la pluie de Lyon.


Un envol d’ascenseur

En quelques secondes, on quitte l’environnement sordide d’un quartier-champignon à présent daté pour émerger dans l’altitude d’un univers vertical : le restaurant s’étale en un quart de cercle presque déplafonné, avec de hautes baies qui plongent sur l’étendue de la ville. De ce point de vue sud, sud-ouest, la ville est grise et peu gracieuse. Je préfère donc les ambiances nocturnes, ou mieux les soirs pluvieux (il n’en manque pas), lorsque les lumières se reflètent et se diffractent, arrondissent les collines, soulignent les courbes des fleuves, démultiplient les alignements des gares et des boulevards… comme un rêve d’Amérique.

L’omble et la lumière

Le vertige ne s’arrête pas sur ce regard urbain. La disposition des tables, les belles retombées des nappes, l’évolution des serveurs en noir, tout annonce un service haut de gamme. Les juxtapositions de saveurs et de texture sont calculées avec rigueur, l’élaboration des plats est pointilleuse, leur composition originale. Le tranquille omble chevalier s’éclaire des saveurs acidulées du citron et du gingembre, côtoie un risotto aux coques aussi moelleux qu’un arroz doce lisboète. Le pigeonneau (photo ci-dessus)étonne autant par sa présentation que par le dégradé suave (patate douce et châtaigne) qui l’accompagne.

Verticalité de la fête

Le plaisir est total mais il faut reconnaître que le côté un peu grandiloquent du cadre se prête peu aux repas intimes ou aux dîners romantiques. On préférera une réunion d’amis autour d’une belle table pour un splendide soir de fête qui brille dans toutes ses dimensions.

Restaurant l’Arc-en-Ciel
Hotel Radisson Blu
129 rue Servient
Lyon 3ème

Du burger, du bon, c’est à Lyon

samedi 28 septembre 2013

Trouve-t-on encore à Lyon une cuisine de produits authentiques, locaux ou régionaux, dans une ambiance typique ? Evidemment ! Mais pas seulement dans les « bouchons »…

Le fast-slow food ?

King Marcel relève le défi d’un concept hybride : faire du lyonnais dans un burger. Et cela marche ! Imaginez le meilleur Saint Marcellin de la mère Richard coulant sur un bœuf charolais de la Rhodanienne grillé frais hâché, entre les tranches d’un « bun » cuit à point et travaillé aux Gratte-Ciel chez Bettant : cela s’appelle un « Marcel Proust », rien que cela ! Oui, car il est bien connu que tous les burgers s’appellent Marcel…

Du bleu, du blanc, du rouge

Ici on cultive la France avec un brin de mise en scène qui s’exprime autant dans les moustaches et bérets des équipiers que dans le fourmillement des petits drapeaux bleu-blanc-rouge. D’ailleurs, à propos de blanc et de rouge, sachez qu’il en est servi du bon, au verre si vous le souhaitez ou en bouteille pour les tablées. Je lève mon béret devant le Côte du Rhône cuvée Belleruche de Chapoutier.

Le retour de la mère Richard

Non, le repas n’est pas fini : pendant qu’elle vous régalait de ses spécialités fromagères, cette cachottière de Mère Richard vous mitonnait des petites crèmes à la vanille ou au chocolat, et des riz au lait à faire fondre les enfants sages qui n’ont même pas besoin pour cela d’égrener leur tirelire. Car les plaisirs de King Marcel ne sont guère onéreux…

King Marcel
31 rue Mercière
69002 LYON

Nevers côté Loire

mardi 30 juillet 2013

Capitale provinciale d’une France centrale, Nevers apparaît délaissée : ce n’est nulle part vraiment. Mais sur la route des vacances, à mi-chemin de la RN 7 entre Paris et Lyon, l’étape est fascinante par sa lumière et sa sérénité.

Nevers mon amour

Nevers s’est bâti une renommée auprès des cinéphiles en 1959 grâce au film « Hiroshima mon amour », dont elle est le centre maléfique. Marguerite Duras y évoque un provincialisme enraciné qui cèle ses égarements sous le salpêtre de caves humides et Alain Resnais filme en nyctalope averti des façades austères, des toitures aiguës, des granges en ruine, des chemins sauvages, des peupliers charmants du bord de Loire. En effet, Nevers, c’est tout cela à la fois, distribué dans une vicinalité qui ne se soucie guère d’harmonie : Nevers est sans façon.

Nevers côté vins

La gastronomie y est roborative et peu onéreuse, comme dans la tradition bourguignonne, mais là c’est le vin de Loire qui coule à flots : Sancerre et Pouilly sont tout proches.
Le coup de cœur de l’été est le restaurant « Côté Loire ». Ah… cette terrasse immense qui surplombe les marais tranquilles de la Loire ! Ah… ce panorama bleu et blond dans le silence et la douceur du soir ! La cuisine est créative et compétente : samossa de rouget à la figue, lieu caramélisé sur wok de légumes et jus d’agrumes, fraisier revisité en mascarpone, basilic et citron vert, etc…

Nevers pour toujours

Et le plus étonnant, dans ce décor de bout du monde, est la carte des vins, notamment servis au verre, où les « Loire » (Sancerre, Menetou Salon, Pouilly fumé) côtoient de beaux Bourgogne, Bordeaux et Châteauneuf… La meilleure idée est de revenir au bar après le dîner pour compléter la dégustation en méditant sur la dernière réplique du scénario de Marguerite Duras : « On est là seulement encore. Et on en restera là pour toujours. Ton nom à toi est Nevers. Nevers en France »


Restaurant « Côté Loire »

Hotel Mercure Nevers Pont de Loire
quai de Médine
58000 NEVERS

Nice sous les glaces

dimanche 7 juillet 2013

La dernière saison d’hiver à Nice fut pluvieuse, voire neigeuse, et le printemps fut menteur… mais dès l’arrivée des premiers soleils les glaces déferlent sur la ville.

Parce que Nice, c’est un peu l’Italie, et l’Italie c’est le « gelato ». Par une évidence syllogistique, il fallait donc que dans le très niçois « Vieux Nice » soit bâti un temple de la crème glacée. Atteinte en plein coeur, c’est-à-dire place Rossetti, c’est-à-dire encore devant la Cathédrale Sainte Réparate, la ville s’enorgueillit de son maître glacier Fenocchio. Il faut dire qu’avec 100 parfums créatifs et authentiques, une qualité de produit remarquable, l’efficacité et la gentillesse du service, le chaland est vite appâté et aussitôt satisfait.

Impossible d’énumérer les parfums : il y a les fleurs, les fruits, les épices, les légumes, les produits composites comme la glace à la tourte aux blettes (ça c’est encore une autre histoire, très niçoise…). Pour consommer, rien de plus simple : faites préparer votre composition de 1 à 15 boules (plus si vous pouvez !) dans un cornet ou petit pot et consommez en flânant dans les ruelles obombrées ou prenez place aux tables disposées sur la place Rossetti (ambiance garantie !).

Voulez-vous connaître mon secret ? Chut ! Il existe un second point de distribution dans le Vieux Nice, juste en face de Sainte Rita (craignait-on de faire des jalouses ?). Là, la foule est moins compacte et aussitôt l’achat réalisé, traversez prestement le cours Saleya et trouvez vous un reposoir au bord de la promenade des Anglais, à 10mètres au-dessus de la plage, face à la mer : restez là à déguster votre glace au coquelicot jusqu’au rougeoiement du soleil sur les collines.

Morilles 2013

dimanche 9 juin 2013

La saison des morilles se termine dans le sud du Québec. Malgré les récents orages, MiamTime a quand même déniché deux livres de belles blondes.

La première cueillette a été l’occasion de faire connaissance avec Tracteurminator que j’ai réussi à photographier en roulant (hum). Imaginez que le bruit de la bête est à la mesure de son gabarit, magnifique…

Tracteurminator

On est heureux Nationale 202

lundi 1 avril 2013


La route la plus en vogue pour rejoindre la Côte d’Azur depuis Grenoble est la mythique RN 85, dite route Napoléon. J’en connais une variante tout aussi charmante.

A partir de Grenoble, la RN 75 s’enfonce vers le Trièves en lents panoramiques rotatoires pour l’ascension du col de la Croix Haute. Là, une première halte s’impose pour déguster sur la terrasse de l’auberge du col un revigorant thé Ahmad.

Vue sur les montagnes de Giono

Altitude 1180m, prairies d’alpages et sommets de sapins : c’est la croisée des chemins de Giono. Requiem de silence autour d’une tasse de thé : les « Ames fortes » ont construit le chemin de fer qui longe à présent la route. Elles reposent à Chatillon en Diois, juste à l’avers de cette montagne, après le col de la Grimone qu’on franchissait l’hiver en poussant dans les neiges la diligence de Lus avec son patachon muet…

Notre descente vers Nice se poursuit tranquillement le long de la verdoyante vallée du Buëch, avec ses berges de gros galets où paresser un moment au soleil, et ainsi jusqu’à la Durance… L’itinéraire couvre à partir de Laragne une étape de la route des fruits et des vins jusqu’à Sisteron, porte de Provence, point de ralliement historique et hautement gastronomique ( l’agneau de Sisteron, les pieds et paquets… )

Après un copieux repas, direction Digne les Bains : déambulation dans la vieille ville, achats pour un goûter de fougasse et de nougat à prendre dès les premières hauteurs de la route au-delà de la ville, en pique-nique extatique sur la vastitude du paysage.

Autour de Digne


Doublement repu, il est temps de s’attaquer à la Nationale 202, partie la plus insolite et la plus sauvage de l’itinéraire. Elle s’embranche à Barrême sur la route Napoléon : Nice n’est plus qu’à 122 km mais il faudra (sans les arrêts) près de trois heures… Et il faudra aussi s’arrêter car les villages traversés ont chacun leur histoire, leur pittoresque et leur gastronomie: Saint André des Alpes, Vergons, Annot, Entrevaux, Touët sur Var…

Entrevaux : la citadelle

La route poussiéreuse serpente, coupe et recoupe la voie métrique du train des Pignes qui brinqueballe à 60 km/h, elle se rétrécit, se tord, se perd dans les prairies, traverse les forêts, longe les lacs, franchit les cluses sur des ponts pour ânes, s’engage dans des défilés vertigineux, avant de retrouver la lumière de la vallée du Var et la descente rectiligne vers la mer. Le terme historique de la Nationale 202 se fait à la jonction de la RN 7, juste devant l’aéroport de Nice, à l’ouverture de la promenade des Anglais…

La route des Alpes de Grenoble à Nice


Et aussi pour finir : un lien musical qui donnera un peu de bonne humeur aux nostalgiques des belles routes nationales.

Le soleil en plus

jeudi 14 mars 2013

La place du Palais des Papes en Avignon


Aurait-on la nostalgie du sud en ce moment sur Miam Time ? Selon posts et commentaires, on ne boit que du Côtes du Rhône, on passe les heures de son samedi à cuisiner tomates et  poivrons. L’huile d’olive coule à flots et pendant que la piperade réduit on pleurniche tout le dimanche en écoutant Nino Ferrer…

Marre du « gloomy sunday » d’embâcle, de frimas, de pluie et de brouillard : un avion, un train, un taxi, un vélo, direction Avignon, place du Palais…

Grand soleil, sourires, chaleur, lunettes noires et terrasse de restaurant. Sur cette place historique, c’est comme si rien n’avait changé depuis le moyen-âge : les troubadours, les saltimbanques, les badauds, les guitares, les chansons, les danses. Le happening permanent s’inscrit naturellement dans une théâtralité atavique. Vue d’en haut (du calvaire de Notre Dame des Doms) la place ressemble à un tableau de Brueghel. Le soleil en plus…

La terrasse du Moutardier

Et la plus belle des terrasses de restaurant, celle du « Moutardier », se trouve sur l’aile droite, discrète sous deux platanes qui défient la minéralité ambiante. Les nappes blanches éclatent sous le soleil. C’est comme une loge en plein air pour le spectacle de la place. Où regarder ? Dans l’assiette, bien sûr. La géométrie des juxtapositions trouve son pendant dans l’association des saveurs et des couleurs. Qu’est-ce qui étonne ? Tout : de la « poichichade » d’apéro au baba à l’absinthe avec sa chantilly de mascarpone, en passant par la feuille de menthe farcie au foie gras sur chutney de mangue… Et pour les Côtesdurhoniens  irréductibles, la carte des Chateauneuf du Pape est remarquable !

Restaurant le Moutardier du Pape
Place du Palais
Avignon

Autour de la pomme


Le saumon

On Sambal !

dimanche 10 mars 2013

Chez Miam Time, on aime bien quand ça pique… mais pas seulement. Il faut aussi que ça « goûte queq’chose ». C’est trop simple de se contenter d’une mixture qui arrache la tête, sans finesse, sans personnalité. Depuis quelques semaines, un nouveau mélange-qui-décoiffe a fait son entrée au panthéon de nos piments domestiques : Sambal Olek.

Le Sambal, (mot) originaire de Java, est un condiment à base de piments frais. On les écrase et on leur ajoute ce qu’on a sous la main, si j’ai bien compris la philosophie de la recette. Selon les régions, on compose avec des crevettes hachées, de l’ail, de la sauce de poisson, des oignons, du sucre, du citron vert, des vinaigres, etc.
Vous trouverez une longue liste décrivant des variantes appétissantes sur la fiche Wikipédia (en anglais – la fiche française est vide, avis aux traducteurs !).

On dirait le Sud…

dimanche 10 février 2013

Dans la série « un plat, un vin » (et une grosse marmite bleue), la création de ce samedi était un ragout de porc à la provençale accompagné d’un Côtes du Rhône Perrin Réserve 2010.
La grosse marmite était bien pleine et elle a nourri dix convives sans difficulté. Il reste même de quoi égayer mon lunch de lundi, miam !

Ce ragout est très simple à réaliser et un accompagnement de riz blanc lui convient à merveille. Essentiels dans la réussite de l’entreprise, la marmite et le temps de cuisson. La marmite présentée, notre grosse « Marseille » de Le Creuset, est idéale pour mijoter à couvert. Le temps de cuisson se doit d’être long : sur le feu dès 14h, notre ragout d’hier est passé sur la table à 21h après une cuisson très très lente, découverte au début puis à couvert en remuant de temps en temps.
Les ingrédients : de gros cubes de jambonneau avec sa couenne, des tomates, des olives noires (à l’huile ou séchées mais pas en saumure !), de l’ail, des oignons frais et séchés, une grosse aubergine et deux poivrons verts.

Pour accompagner ce ragout ensoleillé, un Côtes du Rhône Perrin Réserve 2010 [en/fr] : Grenache, Mourvèdre, Syrah, tannique et charpenté. On s’est régalé !

ps : La recette sera bientôt sur MiamTime, dès que je trouverai le temps de créer une nouvelle rubrique pour héberger toutes les recettes en attente.