Archives de la catégorie ‘Manger’

Dénicher une bonne pizza à Montréal

mercredi 14 septembre 2011

… n’est pas chose facile. La moindre sandwicherie  prétend en vendre, la confondant avec un pain plat, mou, épais  vaguement tartiné de sauce tomate-fromage-olives, cuit au four électrique et réchauffé au micro-ondes. Rien à attendre de ce côté là. Vient ensuite le troupeau des restaurants « italiens » qui n’ont souvent d’italien que les couleurs de leur devanture. Chez eux, toujours une pâte épaisse et molle, un peu plus de garniture que dans la catégorie précédente mais des prix honteusement élevés (20$ pour une petite assiette de pâtes sêches à l’ huile d’olive parfum basilic).

Pour échapper à cette malédiction, on se rendra chez Il Focolaio, Square Phillips, tout proche de La Baie. Le four au bois cuit avec soin pizzas et calzones. Pâte fine, croustillante, dorée. Garnitures respectueuses de leur support. Prix plus que raisonnables, service en continue et terrasse en été…

Y aller

Un soir d’été en Méditerranée

mardi 14 juin 2011

Le Palais de la Méditerranée

Bâti en un temps qui n’était plus celui de « La Belle Epoque », en des années qui n’étaient déjà plus très folles, le palais de la Méditerranée, grandiose par le faste art déco de son intérieur et de son architecture, fut pour une durée comptée le lieu ultime de la fête à Nice. Parangon de la splendeur perdue de la ville, il ne reste de ce palais de rêve que sa façade monumentale évidée, rescapée in extremis de la démolition hâtive.

Et pourtant… En deçà de cette façade, on a redonné vie depuis peu à un luxe qui ne laisse pas indifférent : le casino a retrouvé sous les arcades sa place et sa frénésie d’antan, l’hôtel de 4 étoiles ranime une splendeur nostalgique par ses portes à tambour, le volume de ses halls de marbre, ses couloirs de palace… Les ascenseurs s’envolent en musique au 3ème étage où un vaste espace extérieur suspendu derrière les béances rectangulaires de la façade supporte une grande piscine et ses margelles, des fauteuils éparpillés, un piano noir… et tout au bout, contre les piliers, quelques belles tables de restaurant posées en surplomb d’un panorama époustouflant sur la baie des Anges.

C’est à l’une de ces tables dites « du bord » que vous commanderez vos dîners d’été. A l’heure de votre mise en bouche, un soleil hors champ embrase d’orangé le cap de Nice et le cap Ferrat, fait scintiller d’or les flots de la baie que votre champ de vision embrasse dans sa totalité. Au fil de votre repas, vous verrez la mer éclaircir ses nuances céruléennes et la ligne d’horizon se dissoudre en même temps que la lumière s’affaisse. Le dégradé du paysage s’attardera un temps dans un bleu clair d’opaline puis tendra vers le gris argent tandis que vous atermoierez devant le choix des desserts. A la fin du dîner, la nuit sera tombée, les lumières électriques luiront en guirlande sur la courbe de la baie, la mer brasillera sous la lune : ce sera le moment de commander une autre bouteille, de s’attarder sur le panorama de la Promenade des Anglais animée d’un croisement de foule incessant, de scruter l’opacité des plages noires d’où monteront des musiques, des chansons…

La cuisine est inventive, méditerranéenne comme il se doit, raffinée, surprenante, les saveurs délicates et précises sont bien appariées, le service est conventionnel, discret, agréable,  l’esthétique et la classe du lieu  règnent en maître jusque dans les assiettes. La cave est limitée mais efficace. Les prix, proportionnées au décor, restent abordables pour le plaisir d’un soir d’été.

At The Ritz

vendredi 3 juin 2011

Que serait un séjour à Londres sans « afternoon tea » ?

Les adresses testées, des plus banales aux plus prestigieuses, sont toutes convaincantes dans leur registre. Ainsi, de simples cafeterias de magasins surprennent par l’abondance des denrées pour une somme très modique. De nombreux hôtels proposent un service fort recommandable et certains grands établissements commerciaux (Fortnum and Mason) jouent le prestige. Plus simplement, des restaurants de musée (The National Dining rooms) proposent un choix de qualité, même si le service laisse parfois à désirer.

Mais rêvons un instant que l’Angleterre traditionnelle tient fermement debout et ressuscite son âge d’or… Mrs  Dalloway flâne dans Picadilly et avant de se tourner vers le soleil de Bond Street, vers les fleurs de sa réception du soir, elle musarde devant la vitrine de la librairie  Hatchard’s. Elle avance encore jusqu’à se rapprocher des portes à tambour du Ritz, manipulées par des valets en livrée, au-delà desquelles le tapis rouge s’enfonce au cœur de ce Londres né de la Belle Epoque en traversant les halls de marbre et de stuc, en passant devant la haie d’honneur du personnel ouvrant d’un même mouvement les battants des portes à miroirs.  Les ors, les kentias, l’élégance, le luxe, la belle tradition anglaise défilent ainsi jusqu’au Palm Court Restaurant où  s’égrène le son d’un grand piano tandis qu’on sert le fameux « Afternoon tea » avec méthode et componction.

Dans ce salon oblong au décorum baroque, les  belles tables aux nappes lisses sont bien garnies : les copieuses théières d’argent contiennent les meilleurs « Darjeeling first flush », « Lapsang Souchong Imperial », « Oolong Formose », « Ritz Royal English » (…17 sortes de thé !), l’impressionnant plateau à trois étages regorge de « finger sandwiches », de Raisins and Apple scones (accompagnées bien sûr de « clotted cream »), de belles pâtisseries miniatures…  Et pourquoi pas aussi quelques coupes de champagne ? A Londres, le Taittinger fait parfois l’impression de couler à flots…

Disons-le tout simplement : la qualité est bonne, les standards sont honorés mais l’intérêt est  aussi dans le décor et la mise en scène. Le service est orchestré, réglé comme une partition, de grands plateaux chargés de sandwiches ou de gâteaux passent et repassent où l’on peut se servir à l’envi. Prendre le thé au Ritz exige certains efforts : veste, cravate et chaussures de ville pour ces messieurs, robe habillée et escarpins pour ces dames, chapeaux si vous aimez. La réservation à l’avance est indispensable, avec choix d’un créneau horaire et ponctualité de rigueur. Passées ces exigences, tombant le masque du touriste vous serez fort bien traités.

Et si vous prenez goût à cet établissement aux propositions créatives et dynamiques, vous reviendrez tester les cocktails du bar, vous goûterez aux lunches d’été sur la terrasse côté Green park, vous raffolerez des dîners à thèmes, vous visiterez aussi la toute proche Royal Academy of Arts à l’occasion d’un forfait dîner-exposition et vous finirez bien un jour par réserver une chambre pour deux personnes avec breakfast, lunch, fleurs, fruits et champagne…  Londres ad libitum.

Mini liste pour une escapade à Bruxelles

lundi 30 mai 2011

Si d’aventure vous passez par là, voici quelques adresses bien accueillantes.

Biscuiterie Dandoy : les spéculoos et les gaufres de Bruxelles (plus légères que celles de Liège mais pour ceux qui préfèrent, ils font les deux).  Dandoy a plusieurs détaillants mais à cette adresse [Karel Bulsstraat 14, 1000 Brussel], ils font les gaufres, salon de thé, etc. C’est à côté de la Grand’Place.

Si vous croisez des vendeurs de caricoles dans la rue, foncez, c’est délicieux. Ce sont des bigorneaux cuits dans un bouillon très relevé et on les sert dans des sortes de barquettes de soupe. Il reste peu de vendeurs à ma connaissance mais peut-être aurez-vous la chance d’en croiser au marché de Saint Gilles.

T’Kelderke : un peu touristique, sur la Grand’Place, mais bon et typique. A gouter : Croquettes de crevettes, Carbonnades Flammandes à la bière, Waterzooi à la Gantoise, Lapin à la gueuze…

Chez Patrick :  un autre restaurant très très typique et peut-être moins touristique bien que tout à côté de la Grand’Place. J’y suis allée du temps de l’ancien propriétaire ( Chez Jean, lire l’historique sur le site) et il parait que l’ambiance est toujours là. Pas trop cher et vraiment délicieux à l’époque. Mention spéciale aux croquettes de crevettes grises.

Le Falstaff : une de mes brasseries préférée. La carte a bien changé depuis mon dernier passage mais leur Americain-frites doit toujours être incontournable.

À la Mort Subite : un café qu’il ne faut pas manquer. Y prendre une de leurs merveilleuses pressions (kriek, gueuze, etc.) avec une « tartine » (pain, radis, + ce que l’on a envie de mettre dessus). Pour aller à la Mort Subite depuis la Grand’Place, emprunter le passage du roi et de la reine. Un passage couvert avec une très belle verrière.

Selon le temps dont on dispose entre deux dégustations,  le parcours « découverte de l’art nouveau » et la visite de la maison Horta figurent parmi les nombreuses  activités agréables que proposent cette belle ville.

La tarte aux pralines… excellentissime !

mardi 24 mai 2011

Ce superlatif douteux ne couvre pas la seule évocation d’une saveur exquise : il réfère aussi à l’esthétique inégalée de ce carmin profond, chatoyant et grenu, qui rehausse les nappes d’organdi blanc des goûters de l’été, réveille les moires et les chandelles des tables de Noël, enlumine le simple vichy rouge d’un guéridon de bistrot. Point de saison ni de latitude pour la praline, plus empourprée mais moins capricieuse que la cerise, la fraise ou la framboise…

L’excellence est également dans la simplicité d’une mise en œuvre qui s’accommode des installations de cuisine les plus ascétiques. Voici :

Concassez 250g de pralines de confiseur, broyez-les grossièrement (la grossièreté est ici le subtil pivot de notre art), mélangez en casserole avec 18 cl d’une crème fraîche épaisse de bon cru et portez à frémir à feu très doux pendant 15 minutes en remuant. Vous étalerez cet appareil sur le fond de pâte sablée préalablement cuit à blanc (avec papier sulfurisé et cailloux du jardin, comme vous savez le faire…). Vous laisserez tiédir, puis franchement refroidir plusieurs heures au réfrigérateur. La texture délicate de la garniture ne saurait être atteinte dans toute sa perfection dès le premier essai : point trop caramélisée, point trop coulante, point trop confite, point trop laitière… Jouez les détails : un point de cuisson  réajusté, des proportions à peine gauchies, des ingrédients plus raffinés… la révélation en sourdra.

Combien de gourmands régalerez-vous avec les quantités indiquées ? Bien peu, il faut le dire : les amateurs se servent et se resservent avec une telle insouciance…

Pour les méticuleux avides de précisions numériques, et rompus aux canons diamétriques des recettes tartelières, avançons un nombre tout arrondi : 22 cm.

La saison du homard

samedi 7 mai 2011

Depuis fin avril, c’est la saison du homard au Québec ! Ce soir nous mangerons nos premières « victimes », adoptées pour moins de 15$ le kg. Les homards seront cuits à la vapeur, dans une grande marmite contenant très peu d’eau bouillante salée (homard à la gaspésienne). La méthode de cuisson fait débat au Québec, le salage de l’eau et même le mode d’introduction de la bête dans la marmite (« par la tête » semble l’emporter sur « par la queue »).

Ginette et Maurice

Mai est propice à ces agapes homardesques… il faudra donc attendre la fin du mois pour savoir si Homards m’a tuer ? (vite, un verre !)

Toute première fois…

samedi 7 mai 2011

Hourra ! Pour la toute première fois, j’ai trouvé des morilles ! Ce champignon mythique est décrit par Linné en 1753 sous le nom de Phallus escuelntus et ne deviendra Morchella qu’en 1794. Excellent comestible, il accompagne merveilleusement les volailles (de Bresse) à la crème, les côtes ou les escalopes de veau à la crème, les risotto (oui, à la crème aussi !). Pour toucher au divin, associer une fricassée de morilles, une escalope de foie gras de canard poëllée et un Meursault à bonne température…

Un grand merci au cercle des mycologues de Montréal qui a rendu cette cueillette possible.

Prendre le bouillon, c’est bon

mardi 26 avril 2011

Pas facile de commencer, aujourd’hui. Il faut dire que j’avais envie de vous parler du resto où travaille mon grand Raph, Les Fables de la Fontaine, rue Saint Dominique, à Paris. Mais pour vous en parler vraiment, il faudrait retrouver une palette de sensations subtiles, se replonger dans l’émerveillement, à chaque bouchée, des textures mêlées, des parfums à savourer lentement, se remémorer la fermeté fondante d’un turbot au girolles, l’éclatante douceur d’une verrine de homard, la volupté d’une mousse… « Celestiale ! » ainsi que s’exclamait ma voisine de table ce soir de juillet où j’ai découvert les Fables.  Oui, celestiale, mais pour en dire plus, j’attendrai d’y retourner et de pouvoir agrémenter de photos mon propos et vous livrer toute frémissante mon extase.

Faute de pouvoir vous parler des Fables, je m’étais mis en tête de vous parler des Cocottes voisines. Mon grand Raph, pour se changer du temps passé aux fourneaux a décidé de s’offrir et d’offrir à sa soeur une dégustation dans cet autre établissement de la constellation Christian Constant, moins raffiné que les fables, mais qui a enthousiasmé ma Cocotte à moi. J’espérais bien un compte-rendu à vous mettre l’eau à la bouche. Las ! Il m’a fallu me contenter du programme  -copieux, il est vrai- assorti d’un commentaire laconique mais efficace,  Esther dans le texte : « Potage de petits marrons avec des morceaux et une mousse de châtaigne ; Raviole de langoustine ;  Saint jaques avec endives au beurre orange ; Pomme de terre fourrée au porc et caramélisée ; Agneau et légumes de saison (asperges, petits pois, tomates confites, oignons, artichauts) ; Salade de fruits ; Gauffre avec chantilly + tarte au chocolat (la célèbre de Christian Constant) avec une sauce caramel !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je me suis régalééééééééééééeeeeeeeeeeeeeee !! » Pas de quoi faire un article, en somme. Là aussi, ça attendra.

Il ne me reste donc plus d’autre choix que de vous parler du bouillon d’awara, mon seul horizon gastronomique actuel. Après tout, c’est de saison. Le « Bouyon wara » guyanais, c’est notre cocotte de Pâques, avec son goût de revenez-y qui vous tend son piège gustatif. Tant il est vrai que

« Menmsi oun jou mo alé a Paris
Menmsi oun jou mo alé en Italie
Menmsi oun jou mo alé a Tahiti
Mo ké toujou viré

Lò mo sonjé mo bon bouyon wara
Lò mo sonjé mo kolombo ti-djòl
Lò mo sonjé mo bon ti kalalou
Mo ké toujou viré » (Yves Cippe)

Seulement, voilà : du bouillon d’awara, que dire que l’on n’ait dit déjà ? Vous parlerai-je du fruit, avec son cuir orange vif et sa pulpe immangeable mais qui donne le jus gras dont on fait la pâte, ce fruit que l’on ramasse, mais que l’on ne cueille pas, tant les épines du palmier sont redoutables ? Des multiples ingrédients, viandes boucanées et légumes, sans compter la pâte d’awara qui donne au plat son nom ? De la lente préparation, qui occupe plusieurs jours de la semaine sainte ? De la saveur un peu fauve du plat que l’on déguste en grandes tablées familiales ?

Non, je  vous dirai simplement quelques mots de ce beau dimanche de Pâques, tout ruisselant de lumière. Des grands plats de bouillon brûlant et de riz, au milieu des amis, des chants d’oiseaux et des rires. Du ciel bleu et des feuillages verts sous le soleil de midi, du bois sombre et de la douceur de l’ombre sous le carbet, de la lenteur d’une journée de fête.

Pas très appétissante, la photo ? C’est que vous n’avez pas senti, c’est que vous n’avez pas goûté ! Car le bouillon est une surprise : une graisse orange vif baignant une masse indistincte d’épinards, de queues de cochon, de haricots, de poisson, de choux, de poulet, de concombres piquants, de crevettes. Au vrai, pas de raffinements dans ce rata mijoté des heures durant. On le cuisine en gros, c’est du travail de cantinier. Et pourtant, la magie est toujours là. Avant de vous prendre à la gorge, elle vous prend d’abord le nez.  Et là, je serais bien en peine de vous décrire le parfum du bouillon d’awara. Il n’y a pas de mots pour ça, car c’est beaucoup trop compliqué. Il y a dedans toute la Guyane avec sa flore forestière et sa faune multiculturelle. C’est pourquoi le bouillon est tout un symbole. C’est pourquoi tous ceux qui en ont goûté avant de s’en aller reviendront un jour sur le sol guyanais. C’est pourquoi ceux qui ne sont jamais encore venus en Guyane s’y rendront un jour pour prendre le bouillon.

Et vous ? Dépêchez-vous, rien n’est perdu pour cette année : prochain service pour Pentecôte.


Happy Nowruz !

samedi 2 avril 2011

The Spring Day was  Nowruz, the Persian’s New Year’s day. Thanks to my dear colleague B., I’m discovering the Persian cooking. The New Year’s Day traditional meal is called Sabzi Polo Mahi, which is rice with green herbs served with fish. The traditional seasoning for Sabzi Polo are parsley, coriander, chives, dill and fenugreek.

The traditional table setting of Nowruz is Haft-Sin (Persian: هفت‌سین) or the seven ‘S’s. The haft seen table includes seven specific items, all starting with the sin (س) in the Persian alphabet.

The Haft Seen items are:

  1. Sabzehwheat, barley, mung bean or lentil sprouts growing in a dish – symbolising rebirth
  2. Samanusweet pudding made from wheat germ – symbolising affluence
  3. Senjed – dried oleaster fruit – symbolising love
  4. Sirgarlic – symbolising medicine
  5. Sibapples – symbolising beauty and health
  6. Somāqsumac fruit – symbolising (the color of) sunrise
  7. Serkehvinegar – symbolising old-age and patience

Haft Seen may also include decorated eggs symbolising fertility, a bowl with goldfish symbolising life, poetry book, such as the Shahnameh or the Divan of Hafez, or a religious text such as the Quran or Avesta.

Le MAF, quel taf !

jeudi 24 mars 2011

MAF cuisine froide, Paris, 14 mars 2011. Les 14 et 15 mars 2011 se sont déroulées les épreuves du MAF "cuisine froide" pour les départements de la Seine-Saint-Denis, Paris, l'Essonne et la Seine-et-Marne. D'autres départements et régions mettent en place le même concours dans toute la France.

Le MAF ? Non, ça ne se mange pas. Mais si vous aimez la belle ouvrage, le MAF spécialité cuisine froide ne devrait pas vous laisser indifférent, car ce concours, pépinière des talents culinaires de la France, couronne « un des Meilleurs Apprentis de France », l’un de ceux qui contribuent déjà peut-être à faire vibrer votre fibre gustative dans les bistrots tendance slow food comme dans les grands restos où viennent vous perdre vos instincts gourmets.

Les régals dont vous aimez caresser vos papilles naissent parce qu’un lent processus  a permis la métamorphose d’un adolescent ingrat en artiste des saveurs.

L’antichambre de la métamorphose est là, sous vos yeux, dans cette cuisine où s’affaire un gâte-sauce qui rêve d’étoiles. Là se sont succédés durant quelques jours des groupes de cinq ou six jeunes dont l’ambition est de faire parler d’eux dans le monde de la cuisine. Des jeunes dont la vie mijote de 8 heures à minuit chaque jour dans les coulisses d’un restaurant.

Ceux qui décrocheront la médaille d’or régionale auront gagné le droit de suer encore un peu plus au-dessus de leurs casseroles pour préparer le concours national. Ceux qui n’auront rien décroché ne seront pas découragés pour autant. Ils auront goûté à une fièvre stimulante : celle qui pousse à toujours donner le meilleur de soi-même. On les retrouvera sans doute un jour en quête d’un titre convoité de Meilleur Ouvrier de France, et sûrement en recherche derrière leurs fourneaux pour mener leur art au bout de leurs ressources.

Mais pour l’instant, ils en sont encore à revivre les moments importants de ce premier concours. La pintade était-elle à point ? Et l’assaisonnement de la chetney ? Ne manquait-il pas d’un soupçon de ceci, d’un zeste de cela ?

Une préparation, envoyée en salle par l'un des candidats. Qui ne rêverait d'être membre du jury ?

Car le sujet, concocté par Jean-François GIRARDIN, MOF Cuisine et Chef de Cuisine au Ritz était le suivant :

« Suprêmes de pintade farcis et chetney de fruits »

et

« Flan à l’orange et chocolat »

Durant quelques semaines, les candidats se sont entraînés sur leurs lieux de formation, clôturant leurs journées par des temps de pratique pour atteindre la cuisson parfaite, la découpe impeccable, la précision, la propreté, la recherche d’harmonie des saveurs, des couleurs, des proportions.

Le jour du concours, ils se sont présentés avec leur panier, rempli des ingrédients autorisés selon le cahier des charges défini dans le sujet et se sont mis au travail durant plus de quatre heures dans cette cuisine inconnue où ils se rencontraient pour la première fois, concurrents mais unis par une passion commune.

Sentez un peu ce moelleux, ce velours, ce fondant, ce croquant. C’est frais, pétillant, tendre.

De la belle ouvrage, on vous dit.  Souhaitez-leur bonne chance à tous : ils vous régaleront demain.

Photos : Blog du groupement MOF du 93