Archives de la catégorie ‘Boire’

Du burger, du bon, c’est à Lyon

samedi 28 septembre 2013

Trouve-t-on encore à Lyon une cuisine de produits authentiques, locaux ou régionaux, dans une ambiance typique ? Evidemment ! Mais pas seulement dans les « bouchons »…

Le fast-slow food ?

King Marcel relève le défi d’un concept hybride : faire du lyonnais dans un burger. Et cela marche ! Imaginez le meilleur Saint Marcellin de la mère Richard coulant sur un bœuf charolais de la Rhodanienne grillé frais hâché, entre les tranches d’un « bun » cuit à point et travaillé aux Gratte-Ciel chez Bettant : cela s’appelle un « Marcel Proust », rien que cela ! Oui, car il est bien connu que tous les burgers s’appellent Marcel…

Du bleu, du blanc, du rouge

Ici on cultive la France avec un brin de mise en scène qui s’exprime autant dans les moustaches et bérets des équipiers que dans le fourmillement des petits drapeaux bleu-blanc-rouge. D’ailleurs, à propos de blanc et de rouge, sachez qu’il en est servi du bon, au verre si vous le souhaitez ou en bouteille pour les tablées. Je lève mon béret devant le Côte du Rhône cuvée Belleruche de Chapoutier.

Le retour de la mère Richard

Non, le repas n’est pas fini : pendant qu’elle vous régalait de ses spécialités fromagères, cette cachottière de Mère Richard vous mitonnait des petites crèmes à la vanille ou au chocolat, et des riz au lait à faire fondre les enfants sages qui n’ont même pas besoin pour cela d’égrener leur tirelire. Car les plaisirs de King Marcel ne sont guère onéreux…

King Marcel
31 rue Mercière
69002 LYON

Nevers côté Loire

mardi 30 juillet 2013

Capitale provinciale d’une France centrale, Nevers apparaît délaissée : ce n’est nulle part vraiment. Mais sur la route des vacances, à mi-chemin de la RN 7 entre Paris et Lyon, l’étape est fascinante par sa lumière et sa sérénité.

Nevers mon amour

Nevers s’est bâti une renommée auprès des cinéphiles en 1959 grâce au film « Hiroshima mon amour », dont elle est le centre maléfique. Marguerite Duras y évoque un provincialisme enraciné qui cèle ses égarements sous le salpêtre de caves humides et Alain Resnais filme en nyctalope averti des façades austères, des toitures aiguës, des granges en ruine, des chemins sauvages, des peupliers charmants du bord de Loire. En effet, Nevers, c’est tout cela à la fois, distribué dans une vicinalité qui ne se soucie guère d’harmonie : Nevers est sans façon.

Nevers côté vins

La gastronomie y est roborative et peu onéreuse, comme dans la tradition bourguignonne, mais là c’est le vin de Loire qui coule à flots : Sancerre et Pouilly sont tout proches.
Le coup de cœur de l’été est le restaurant « Côté Loire ». Ah… cette terrasse immense qui surplombe les marais tranquilles de la Loire ! Ah… ce panorama bleu et blond dans le silence et la douceur du soir ! La cuisine est créative et compétente : samossa de rouget à la figue, lieu caramélisé sur wok de légumes et jus d’agrumes, fraisier revisité en mascarpone, basilic et citron vert, etc…

Nevers pour toujours

Et le plus étonnant, dans ce décor de bout du monde, est la carte des vins, notamment servis au verre, où les « Loire » (Sancerre, Menetou Salon, Pouilly fumé) côtoient de beaux Bourgogne, Bordeaux et Châteauneuf… La meilleure idée est de revenir au bar après le dîner pour compléter la dégustation en méditant sur la dernière réplique du scénario de Marguerite Duras : « On est là seulement encore. Et on en restera là pour toujours. Ton nom à toi est Nevers. Nevers en France »


Restaurant « Côté Loire »

Hotel Mercure Nevers Pont de Loire
quai de Médine
58000 NEVERS

On est heureux Nationale 202

lundi 1 avril 2013


La route la plus en vogue pour rejoindre la Côte d’Azur depuis Grenoble est la mythique RN 85, dite route Napoléon. J’en connais une variante tout aussi charmante.

A partir de Grenoble, la RN 75 s’enfonce vers le Trièves en lents panoramiques rotatoires pour l’ascension du col de la Croix Haute. Là, une première halte s’impose pour déguster sur la terrasse de l’auberge du col un revigorant thé Ahmad.

Vue sur les montagnes de Giono

Altitude 1180m, prairies d’alpages et sommets de sapins : c’est la croisée des chemins de Giono. Requiem de silence autour d’une tasse de thé : les « Ames fortes » ont construit le chemin de fer qui longe à présent la route. Elles reposent à Chatillon en Diois, juste à l’avers de cette montagne, après le col de la Grimone qu’on franchissait l’hiver en poussant dans les neiges la diligence de Lus avec son patachon muet…

Notre descente vers Nice se poursuit tranquillement le long de la verdoyante vallée du Buëch, avec ses berges de gros galets où paresser un moment au soleil, et ainsi jusqu’à la Durance… L’itinéraire couvre à partir de Laragne une étape de la route des fruits et des vins jusqu’à Sisteron, porte de Provence, point de ralliement historique et hautement gastronomique ( l’agneau de Sisteron, les pieds et paquets… )

Après un copieux repas, direction Digne les Bains : déambulation dans la vieille ville, achats pour un goûter de fougasse et de nougat à prendre dès les premières hauteurs de la route au-delà de la ville, en pique-nique extatique sur la vastitude du paysage.

Autour de Digne


Doublement repu, il est temps de s’attaquer à la Nationale 202, partie la plus insolite et la plus sauvage de l’itinéraire. Elle s’embranche à Barrême sur la route Napoléon : Nice n’est plus qu’à 122 km mais il faudra (sans les arrêts) près de trois heures… Et il faudra aussi s’arrêter car les villages traversés ont chacun leur histoire, leur pittoresque et leur gastronomie: Saint André des Alpes, Vergons, Annot, Entrevaux, Touët sur Var…

Entrevaux : la citadelle

La route poussiéreuse serpente, coupe et recoupe la voie métrique du train des Pignes qui brinqueballe à 60 km/h, elle se rétrécit, se tord, se perd dans les prairies, traverse les forêts, longe les lacs, franchit les cluses sur des ponts pour ânes, s’engage dans des défilés vertigineux, avant de retrouver la lumière de la vallée du Var et la descente rectiligne vers la mer. Le terme historique de la Nationale 202 se fait à la jonction de la RN 7, juste devant l’aéroport de Nice, à l’ouverture de la promenade des Anglais…

La route des Alpes de Grenoble à Nice


Et aussi pour finir : un lien musical qui donnera un peu de bonne humeur aux nostalgiques des belles routes nationales.

Tandooribs

dimanche 24 mars 2013

Création de cette fin de semaine, les tandooribs : un plat mutant issu du croisement de ribs marinés et d’un mélange d’épices tandoori.
Deux racks de ribs pas trop grasses (compter au moins cinq par personne) ont mariné toute la nuit dans un mélange de yaourt épicé et citronné. Ensuite, on enfourne le tout environ quarante cinq minutes à four chaud (200°C / 400F). La viande est moëlleuse et les épices mettent en valeur le bon-gout-de-cochon.

Tandooribs

Tandooribs


Maintenant que le décor est posé, quelques précisions :
Les ribs, définition par l’image. Miam Time a testé pour vous les extraordinaires ribs de Dino Harlem ! C’est d’ailleurs à Dino que j’ai emprunté l’idée d’accompagner nos tandooribs de patates douces.
Le tandoor est un four traditionnel en argile, originaire du nord de l’Inde (Pakistan aujourd’hui). Utilisé pour cuire de nombreuses préparations, il donne son nom au célèbre « poulet tandoori », qui doit mariner dans une sauce au yaourt épicé avant de passer au four. Par extension, on nomme maintenant « tandoori » le mélange d’épices garam masala (poivres noirs et blancs, coriandre, clous de girofle, cannelle, cumin, cardamome), ail, gingembre, cumin, piment de cayenne et curcuma qui lui donne sa couleur rouge-orangée.

Ribs et patates douces

Ribs tendres, juteux, relevés et délicates patates douces

La marinade-sauce de nos ribs a donc une base de yaourt à laquelle j’ai ajouté des épices à tandoori, du curry de Madras, une botte d’oignons frais hachés, du gros sel, la pulpe d’un citron vert et une grosse cuillère à soupe de sambal olek. Résultat raisonnablement relevé, les amateurs de piment forceront le trait tandis que les papilles sensibles se passeront de sambal.
Les patates douces, coupées en tranches épaisses, ont cuit à la vapeur une dizaine de minutes. Délicatement sucrées, elles accompagnent à merveille ces ribs torrides.

Touche finale de la composition, le vin. Qui va soutenir ce déluge d’épices ? Un syrah, bien sûr !
Robuste et subtile, l’Exp Syrah 2011 ne nous a pas déçus : un excellent californien qui fait hommage à la syrah des Côtes du Rhône septentrionaux.

Exp Syrah 2011

Exp Syrah 2011

Le soleil en plus

jeudi 14 mars 2013

La place du Palais des Papes en Avignon


Aurait-on la nostalgie du sud en ce moment sur Miam Time ? Selon posts et commentaires, on ne boit que du Côtes du Rhône, on passe les heures de son samedi à cuisiner tomates et  poivrons. L’huile d’olive coule à flots et pendant que la piperade réduit on pleurniche tout le dimanche en écoutant Nino Ferrer…

Marre du « gloomy sunday » d’embâcle, de frimas, de pluie et de brouillard : un avion, un train, un taxi, un vélo, direction Avignon, place du Palais…

Grand soleil, sourires, chaleur, lunettes noires et terrasse de restaurant. Sur cette place historique, c’est comme si rien n’avait changé depuis le moyen-âge : les troubadours, les saltimbanques, les badauds, les guitares, les chansons, les danses. Le happening permanent s’inscrit naturellement dans une théâtralité atavique. Vue d’en haut (du calvaire de Notre Dame des Doms) la place ressemble à un tableau de Brueghel. Le soleil en plus…

La terrasse du Moutardier

Et la plus belle des terrasses de restaurant, celle du « Moutardier », se trouve sur l’aile droite, discrète sous deux platanes qui défient la minéralité ambiante. Les nappes blanches éclatent sous le soleil. C’est comme une loge en plein air pour le spectacle de la place. Où regarder ? Dans l’assiette, bien sûr. La géométrie des juxtapositions trouve son pendant dans l’association des saveurs et des couleurs. Qu’est-ce qui étonne ? Tout : de la « poichichade » d’apéro au baba à l’absinthe avec sa chantilly de mascarpone, en passant par la feuille de menthe farcie au foie gras sur chutney de mangue… Et pour les Côtesdurhoniens  irréductibles, la carte des Chateauneuf du Pape est remarquable !

Restaurant le Moutardier du Pape
Place du Palais
Avignon

Autour de la pomme


Le saumon

On dirait le Sud…

dimanche 10 février 2013

Dans la série « un plat, un vin » (et une grosse marmite bleue), la création de ce samedi était un ragout de porc à la provençale accompagné d’un Côtes du Rhône Perrin Réserve 2010.
La grosse marmite était bien pleine et elle a nourri dix convives sans difficulté. Il reste même de quoi égayer mon lunch de lundi, miam !

Ce ragout est très simple à réaliser et un accompagnement de riz blanc lui convient à merveille. Essentiels dans la réussite de l’entreprise, la marmite et le temps de cuisson. La marmite présentée, notre grosse « Marseille » de Le Creuset, est idéale pour mijoter à couvert. Le temps de cuisson se doit d’être long : sur le feu dès 14h, notre ragout d’hier est passé sur la table à 21h après une cuisson très très lente, découverte au début puis à couvert en remuant de temps en temps.
Les ingrédients : de gros cubes de jambonneau avec sa couenne, des tomates, des olives noires (à l’huile ou séchées mais pas en saumure !), de l’ail, des oignons frais et séchés, une grosse aubergine et deux poivrons verts.

Pour accompagner ce ragout ensoleillé, un Côtes du Rhône Perrin Réserve 2010 [en/fr] : Grenache, Mourvèdre, Syrah, tannique et charpenté. On s’est régalé !

ps : La recette sera bientôt sur MiamTime, dès que je trouverai le temps de créer une nouvelle rubrique pour héberger toutes les recettes en attente.

Jarret de porc, pois cassés, Héritages Ogier !

dimanche 27 janvier 2013

Grosse marmite bleue,
Glougloute sur le feu,
Doux, poivré, salé,
Orange, vert, rosé.

Jarret de porc, pois cassés, Héritages Ogier !
Jarret de porc, pois cassés, Héritages Ogier !
Jarret de porc, pois cassés, Héritages Ogier !

Le refrain, trois fois, sans faute et en appuyant sur Ogier. (Oui, Catherine, on peut le hurler si on veut.)
L’odeur dans la maison est tellement ensorcelante qu’il faut beaucoup de volonté pour rester éloigné de la marmite jusqu’à l’heure règlementaire. Du coup, pour patienter, rien de tel qu’un bon vieil album des Sex Pistols ou équivalent, enfin quelque chose d’un peu violent auquel s’accrocher.
La cuisson a commencé en début d’après-midi, il est maintenant presque 20h, la bouteille ouverte depuis une heure est à température… Et « Jubilee » est terminé !

Miam Time !

MiamTime: les tendances de l’hiver.

mercredi 7 mars 2012

Avant les nouvelles de printemps, un petit visuel pour résumer les sujets abordés dans MiamTime ces derniers mois:

Les tendances de l'hiver 2011-2012

Force est de constater que les préoccupations hivernales étaient plus tournées vers le Boire que le Manger :) .

Pour les amateurs, composez vos « clouds » ici .

Chasser le Haggis

dimanche 22 janvier 2012

Vacances en Ecosse, déplacement professionel, vous avez un week-end devant vous ou seulement une soirée : pas une minute à perdre, il faut partir chasser le Haggis. Cet animal de légende vous donnera certainement du fil à retordre mais le jeu en vaut la chandelle !

Après la sauvagerie de la chasse, vous trouverez grand réconfort dans la délicatesse du plat, mijoté depuis la nuit des temps pour ravir vos papilles. Pour les curieux, plus d’info ici et . A noter également que la chasse et la préparation de ce gibier de choix semblent ne pas se pratiquer seulement en Ecosse puisqu’on trouve quelques variantes au Mali et en Afrique du Nord.

Comme lors de toute activité sportive, il est important de rester hydraté pendant la chasse au Haggis. A cet effet, on sera bien inspiré de se munir d’une (ou plusieurs) bouteille(s) de Caol Ila. Ce merveilleux whisky saura vous redonner courage dans votre quête de la Bête et préparer idéalement votre palais au festin du soir où ses représentants les plus agés vous accompagneront avec beaucoup d’élégance.
Pour une efficacité maximale, on pourrait même envisager de chasser sur place

L’heure milanaise

samedi 26 novembre 2011

Le buffet milanais

L’hôtel Boscolo Exedra à Nice s’impose comme une figure d’exception dans la ronde des palaces historiques de la ville. Situé sur le très beau Boulevard Victor Hugo, en plein « carré d’or », à l’abri des tumultes et des éclats mondains du bord de mer, ce palace de la Belle Epoque visait d’emblée une clientèle raffinée et cultivée en recherche de calme et d’authenticité. Emporté par le déclin de Nice, ce bel établissement a retrouvé depuis peu son brio d’autrefois grâce au pari audacieux d’une rénovation ultra contemporaine. Jouant sur la blancheur d’une façade Belle Epoque typique et entièrement conservée, les architectes italiens ont bâti un décor somptueux en faisant déferler le blanc à l’intérieur de l’hôtel. Le hall, la salle de billard, les ascenseurs, les toilettes : tout baigne dans une lactescence futuriste et minérale ponctuée de rondeurs lascives et végétales.

En hiver vers 18 heures, lorsque Nice se fait humide et noire, le mieux est de plonger dans ce mirage immaculé et de se laisser porter vers le bar Genesi. On retient son souffle devant le décor insolite créé par le designer milanais Massimo Iosa Ghini, tout de bois et de blanc : une quintessence des arts décoratifs  qu’on qualifierait volontiers de « néo Art Nouveau ».

La formule de l’apéritif milanais est simple et sans façon, à prix unique. Le buffet est dressé à même le comptoir : vous choisissez votre boisson sur la carte (cocktail, alcool, vin, champagne) et vous garnissez à votre guise votre assiette au buffet d’antipasti, tout imprégné de couleurs et de saveurs italiennes : insalata di mare, saumon fumé, salade de fenouil, de haricots, de fusilli, charcuteries, fromages, crevettes en beignet…

Le hall de l'Exedra

Hotel Boscolo Exedra,

12 avenue Victor Hugo

06000 NICE

Bar le Genesi.

Formule « afterwork »

tous les jours de 18h à 20h